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Conventions environnementales, Rio De Janeiro, 1992.

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Contribution de Mohamed Wakrim, Agronome et environmentaliste. [email protected], 0663718715. Les conventions environnementales issues du Sommet Mondial de Rio De Janeiro, 1992. Les trois conventions en questions sont celles relatives aux changements climatiques, CCCC, à la Diversités biologique CDB et à la lutte contre la désertification, CCD. Il ne s’agira pas d’une analyse évaluative fondée sur des données factuelles et actualisées, mais plutôt d’appréciations et de propos essentiellement, inductifs et intuitifs, jugés utiles à alimenter la réflexion sur la portée et les résultats obtenus desdites conventions, ainsi que sur les évolutions possibles et/ou Souhaitées. Des conventions sensées sauver la planète des dangers qui la guettaient Cela fait déjà une trentaine d’années, depuis RIO et l’Agenda 21, que le coup d’envoi a été donné par la communauté internationale, pour le lancement des trois dites conventions environnementales, sensées faire face et venir à bout des évolutions alarmantes, affectant le climat, la diversité biologique et les sols en zones arides et semi-arides, considérés comme les trois composants essentiels qui déterminent la qualité de la vie sur terre. Une telle initiative, tant louée et médiatisée, avait en fait été perçue, de par le Monde, comme un événement majeur et un saut qualitatif de taille sur lequel de grands espoirs bien légitimes étaient fondés, en matière de protection de l’environnement et de développement durable, d’une manière générale. D’aucun, d’ailleurs et jusqu’à ce jour, ne peut douter de la noblesse et de l’importance des objectifs poursuivis par les trois conventions précitées, ni non plus de la pertinence des principes et des concepts fondateurs mis en place ou, encore mois, des dispositions préconisées par l’Agenda 21, en termes d’environnement et développement durable, dont notamment, la promesse d’apport substantiels de ressources financières nouvelles et additionnelles au profit des pays en développement, la mobilisation pour le renforcement de leurs capacités d’action, etc. Il reste qu’au-delà de l’importance des cadres stratégiques mis en place et au-delà des annonces y associées, seuls les résultats finaux importent, lesquels résultats dépendant largement des gouvernances et des stratégies de déploiement sur le terrain, mises en œuvre. Des dispositifs de mise en œuvre plutôt compliqués, lourds et laborieux Les espoirs sont grands et les attentes colossales, et il a fallu alors mettre en place des stratégies de mise en œuvre qui soient à même de garantir une mobilisation massive, soutenue et de haut niveau, à des rythmes bien rapprochés, comme dispositifs idoines de conduite de la mise en œuvre des trois conventions. Des dispositifs qui se sont avérés, le moins que l’on puisse dire, compliqués, lourds et laborieux, mais aussi trop focalisé sur des activités SOFT, au détriment, en conséquences, des actions concrètes de terrain. Le dispositif global de gouvernance et de mise en œuvre est le même pour chacune des 3 conventions. Il comporte, au niveau mondial, et au rythme annuel ou bisannuel, des Conférences des Parties, COP, en grands rassemblements s’étalant sur deux semaines, et connaissant de larges participations, y compris des chefs d’états, ainsi qu’une série d’autres rencontres préparatoires, thématiques etc. Des efforts colossaux, tant financiers que de mobilisation humaine, sont consentis au titre de telles activités, d’organisation de sommets et de diverses rencontres et manifestations aux nivaux nationaux, régionaux et mondial : Des COPs, des préCOPs, des postCOP, et autres rassemblements associés à chacune des trois conventions environnementales. Un effort considérable est aussi consenti à la constitution d’un patrimoine, plus ou moins exploité, d’études, de dossiers, de rapports, etc. ayant certainement à son tour justifié la mobilisation d’importants moyens financiers et humains. En somme, une mobilisation massive et sans précédent, pour la mise en œuvre, mais pour quels résultats, notamment de terrain ? Quels résultats ? La question toute légitime qui mérite d’être posée actuellement est de savoir quels résultats de terrain pouvons-nous tirer de la trentaine d’années de mise en place desdites conventions (La CCCC et celle sur la DB en 1992 et celle sur la désertification en 1994). Il est sûrement hasardeux de vouloir envisager une quelconque appréciation des réalisations concrètes de terrain, les champs d’investigation sont tellement vastes et les approches bien diversifiées. Il n’empêche que des réflexions, ne serait ce que sous forme de questionnements, peuvent être engagées. La démarche peut aussi consister en un rappel des situations de départ du début des années 90, telles situations ayant justifié et poussé à la mise en place desdites conventions, en les comparant aux situations actuelles. Ci-dessous, quelques repères et ébauches de questionnements :  L’objectif pour la CCCC a été de réduire, à l’échéance 2020, les émissions de GES de 40% par rapport à leur niveau de l’année de référence 1990. Quelles évolutions ? Quelle réponse à des médias, notamment français, qualifiant le 29 Juillet 2019 de date des doubles inflexions, selon lesquelles, (i) Nos émissions de gaz à effets de serres, GES, dépassent ce que les océans et les forets peuvent absorber, et (ii) Nos prélèvements à la nature dépassent ce qu’elle peut nous offrir ?  L’objectif en ce qui concerne la CCD est de pouvoir maitriser le phénomène de désertification et de limiter son extension. L’on reconnait aujourd’hui son évolution plus qu’inquiétante. Les déclarations officielles, martelées à maints occasions, notamment à l’occasion de la COP 22 de Marrakech sur le changement climatique, évaluent son extension au rythme annuel de quelques 12 Millions d’Ha ;  Les mêmes questions et questionnements sont soulevés en ce qui concerne la convention sur la diversité biologique. Conséquemment à l’avancée de la désertification, la situation ne peut être qu’alarmante. Parmi les difficultés relevées, des positions et des attitudes des partenaires et des acteurs, bien contraignantes La gouvernance mise en place laisse émerger, au fil du temps, 4 grands problèmes devant, à mon sens, attirer l’attention et pour lesquels des solutions doivent être étudiées : Des positions des parties marquées par la suprématie des intérêts particuliers : J’ai tendance à observer et retenir que les types de gouvernances préconisés ont, malheureusement, débouché sur le façonnement et la consolidation d’attitudes et de tendances exprimant, plutôt, des positions opportunistes, voire égoïstes, où les intérêts particuliers notamment de développement économique dominent et déterminent les enjeux, les groupes d’intérêts et les stratégies des différentes parties et groupes de pays. Des déclarations officielles des pays développés, notamment lors des COPs, tendent à montrer et à même mettre en relief, leurs préoccupations environnementales, alors qu’au fond et dans les actes, leur devise inavouée reste « l’économie avant l’écologie ». Les inconvénients d’un suivi de routine : L’on peut constater aussi que nombre de partenaires et d’acteurs mobilisés pour la mise en œuvre se suffisaient, avec le temps, de la gestion des dossiers, de présences à des manifestations de suivi, mondiales, régionales, nationales, de plus en plus nombreuses, et de développement d’activités et de services qui se sont multipliés autour de chacune desdites Conventions.. A la longue, et au rythme d’activités périodiques répétitives, associées à chacune des conventions, menées souvent par les mêmes personnes, de manière indépendante et en dehors de tout portage institutionnel, le suivi des conventions devient au fil du temps une routine, une gestion de dossiers et, pour certains, un acquis à garder jalousement au vu de ce qu’il peut procurer comme avantages tels que, la possibilité de participation à diverses manifestations, nationales, régionales, mondiales, etc. Une telle situation, très préjudiciable, commence à s’installer, tout en s’accompagnant d’attitudes et de discours positivistes à outrance, voire élogieux de tout ce qui se fait, et des fois s’empressant à expliquer la non réalisation des objectifs, par la non maitrise des concepts, des procédures et ou par le peu d’implication et le désintéressement des populations autochtones. Un rôle mitigé de la société civile : Il est bien établi, dans les processus préconisés par les conventions, le rôle essentiel dévolu à société civile dans la mise en œuvre des promesses faites à Rio. Si au niveau mondial des associations de renom et apte à faire entendre leurs voix, existent, l’on doit reconnaitre qu’au niveau des pays, chez nous en tous cas, les associations environnementales, bien qu’assez nombreuses, sont bien loin de pouvoir influencer et jouer le rôle qui leurs est assigné, au niveau souhaité. Nous avons toujours grand besoin d’une société civile informée, active, engagée et capable de formuler des besoins, des alternative, etc. La société civile doit aussi pouvoir se démarquer des discours officiels, largement positivistes, entretenus par les principaux acteurs et parties aux commandes de la mise en œuvre desdites conventions, et à s’exprimer librement en attirant l’attention sur les évolutions, les difficultés et sur les déviances nécessitant redressement. Le rôle de la société civile ne doit pas se limiter à seulement chercher une implication dans les instances de gouvernance associées à ces sujets, il doit aussi et surtout viser, par cette implication, à pousser vers une réorientation des efforts et des moyens consentis, en faveur des réalisations de terrain, les seules qui soient à même de donner un sens et la crédibilité, qui est la leur, aux Conventions et accords environnementaux mis en ouvre par la communauté internationale. Ebauche de réflexion sur les évolutions souhaitées/possibles L’on doit accepter la grande difficulté à, actuellement, quitter cette situation où dominent des actions et des opérations SOFT, pour évoluer vers une nouvelle étape où domineront, cette fois-ci, des réalisations concrètes de terrain, lesquelles se résumant dans le maintien, à un niveau acceptable, des d’émissions GES et dans la préservation de nos patrimoines en sol et en biodiversité. Indépendamment des positions des pays développés et des niveaux de leurs engagements vis-à-vis des conventions, l’existence de nombre de mécanismes de financement et de fonds environnementaux, donne une large possibilité aux pays les plus actifs à en tirer le plus grand profit. Notre pays à tout intérêt à préparer et à encourager l’émergence et le développement d’une expertise nationale de haut niveau, reconnue et apte à investir le large domaine de l’environnement et du développement durable, et à accéder ainsi aux nombreuses opportunités offertes par la coopération internationale. Une grande marge de progrès existe et reste à la portée, aussi, en ce qui concerne la préparation d’une société civile nationale capable, bien aguerrie et suffisamment informée et engagée en faveur de l’environnement d’une manière générale. Il y va de l’importance qu’il a à disposer, au niveau national, d’un partenaire compétent et capable de développer des points de vue et des alternatives, en accompagnement des initiatives et des programmes du gouvernement. Une évolution à bien prendre en considération, dans cette réflexion, celle de l’intérêt grandissant qui est en passe d’être emporté par la CCCC, à travers notamment l’activation de sa dimension ADAPTATION. Il y a, effectivement, une tendance nette, ces dernières années, à tout miser sur la convention cadre sur le CC, ce qui dans les faits ne manquera pas de conséquences sur les deux autres conventions sœurs, attelées à la lutte contre la désertification et à la préservation de diversité biologique. A en juger par le nombre grandissant d’initiatives, régulièrement impulsées dans ce sens, comme à titre d’exemples, le lancement de mécanismes et de concepts, voulus comme innovants, tels que (Triple A , 4 pour Mille , REDD+ , etc.), s’ajoutant à ceux associés au Protocole de Kyoto, (Des mécanismes de facilitation tel que le Mécanisme de Développement Propre, MDP, etc.). Beaucoup de temps est à chaque fois consacré à la compréhension, à l’assimilation et à la vulgarisation, de par le Monde, de ces nouveaux outils qualifiés de novateurs. J’ai tendance à proposer, en tenant compte de cette réalité, une réorganisation de la mise en œuvre des trois conventions, visant une orientation en faveur d’une plus grande coordination de leurs activités, une telle perspective étant de nature à renforcer le cadre propice tant souhaité, d’interventions mieux coordonnées sur le terrain. La première catégorie d’opportunités que telle réorganisation offrirait est surtout constituée par la mise en commun des différents mécanismes et fonds de financement, prévus pour chacune des conventions, et une plus grande maitrise ainsi des moyens, des programmes et des échéances, sachant que sur le terrain les actions, associées à l’une comme à l’autre des conventions, se rejoignent, se complètent et se renforcent mutuellement. C’est dans un tel contexte que l’une des conventions, par exemple celle sur le CC, peut être admise comme pivot sur lequel les autres viennent se greffer, en complément, et servir alors de porte d’entrée à une mise en œuvre coordonnée et synergique des trois conventions. Il s’agit d’une simple ébauche de réflexion, sachant le caractère institutionnel et de haut niveau d’un tel réaménagement, mais rien n’empêche que l’exercice peut être lancé au niveau national, sachant que nous disposons d’une importante étude réalisée en 2005 dans ce sens, le projet ANCRE. En situation actuelle, et si réelle volonté de mise en œuvre existe, les efforts doivent être dirigés essentiellement vers deux vastes chantiers de réalisations concrètes, les seuls qui soient de nature à répondre de manière conjuguée, complémentaire et synergique aux objectifs des trois conventions de Rio, à savoir :  Le chantier de réduction des émissions des GES, qui se situe, entièrement, au niveau des pays industrialisés, et ;  Le chantier de lutte contre la désertification, qui se situe au niveau des pays en développement, dépendant de l’exploitation des ressources naturelles, sol, eau, biodiversité, etc. Lutter contre la désertification, c’est restaurer et réhabiliter la couche arable des sols, et du coup et conséquemment, rétablir la biodiversité, mais aussi développer un vaste puits de Carbonne (sols, végétation, etc.). On aurait ainsi répondu aux objectifs des 3 conventions, rien que par la lutte contre la désertification, comme porte d’entrée. De même, la réduction des émissions de GES, en agissant notamment sur les arsenaux industriels, se traduira par un climat plus clément, moins sec, moins agressif, et propre à favoriser le rétablissement de la fertilité des sols et de la biodiversité. On aurait, aussi, par la simple réduction des GES, contribué à faire face aux phénomènes de désertification et d’amenuisement de la diversité biologique. Des propos qui peuvent rester de simples rêves tant que les positions des parties restent guidées par « L’économie avant l’écologie ». Mais, restons optimistes et gardons le CAP. Qui sait ? Qui aurait prévu tous les bouleversements enclenchés par le simple COVID-19 ?